Interview alumni : Louis Ritter, Asset Manager

Découvrez Louis RITTER, asset manager depuis peu. Son rôle : la gestion stratégique d’un portefeuille immobilier de bureaux et de commerces. Dans cette interview, Louis partage avec vous ses expériences, son parcours et ses défis. Si vous êtes intéressé pour échanger avec lui, n’hésitez pas à le contacter en tant que mentor directement sur son profil !
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Louis RITTER, j’ai 30 ans. En 2015, j’ai décidé de me réorienter après avoir commencé des études d’ingénieur. Je cherchais une voie plus en adéquation avec ma personnalité, c'est ainsi que j’ai intégré une mise à niveau au CFA Trajectoire. L’objectif était de récupérer les matières technologiques que je n’avais pas passées lors de mon bac. J’ai donc fait un an de mise à niveau en alternance, où j’ai préparé un CAP Restaurant. J’étais en alternance au Trianon Palace, dans le restaurant Gordon Ramsay, où j’ai été serveur, puis chef de rang.
À la suite de cette année, j’ai enchaîné sur un BTS de gestion, option A : Mercatique et Gestion, toujours au CFA Trajectoire. J’ai effectué ces deux années en alternance au Westin Paris Vendôme. Ce que je voulais, c’était vivre deux expériences professionnelles différentes en deux ans : la première année, j’ai été réceptionniste, et la seconde, j’ai travaillé au service gouvernance. En trois ans, j’ai donc découvert trois piliers de l’opérationnel hôtelier.
Qu’avez-vous fait après votre BTS ?
Ensuite, j’ai postulé dans un master spécialisé en hôtellerie, que j’ai intégré en 2018 toujours en alternance. J’ai fait deux ans d’alternance chez Viparis, un gestionnaire des grands centres de congrès et d’expositions en Île-de-France (Porte de Versailles, Palais des congrès de Paris, Villepinte...).
J’ai choisi cette alternance pour deux raisons. D’abord, je voulais renforcer mon profil sur des compétences analytiques, car les profils hôteliers sont souvent très opérationnels mais manquent parfois de maîtrise sur des outils comme Excel ou PowerPoint. Ensuite, j’avais une curiosité naturelle pour d’autres domaines, et bien que cela restait de la gestion d’espaces, la finalité était différente.
Ces deux années m’ont offert un équilibre : un pied dans l’hôtellerie, un pied dans l’événementiel. Cela m’a laissé le choix quant à ma future orientation.
À quel moment votre projet professionnel s’est-il précisé ?
Tout au long de mes études, mon projet professionnel s’est affiné. J’ai compris ce que j’aimais vraiment faire. Je me suis orienté vers le métier d’asset manager, plus précisément la gestion stratégique d’un portefeuille immobilier. Un métier à mi-chemin entre immobilier et hôtellerie, souvent exercé au sein de foncières.
En creusant un peu, j’ai découvert que Viparis appartenait au groupe côté Unibail-Rodamco-Westfield, qui propose un programme d’un an. C’était une excellente opportunité, car travailler chez Unibail, c’est non seulement intégrer une structure prestigieuse dans l’immobilier, mais aussi recevoir une formation très reconnue dans ce secteur.
Chez Unibail, je me suis éloignée de l’hôtellerie. J’y suis resté trois ans dans des fonctions plus transversales que de l’asset management pur, mais toujours dans le secteur immobilier. Puis j’ai rejoint une structure plus petite, spécialisée en asset management d’actifs parisiens, dits « value-add », avec un fort potentiel de création de valeur.
Depuis le 31 mars 2025, j’ai rejoint une nouvelle structure, où je suis toujours asset manager d’un portefeuille immobilier.
Quelles sont vos missions en tant qu’asset manager ?
Mes missions sont assez variées. Globalement, je suis garant de la valorisation d’un portefeuille immobilier. Des investisseurs placent leur argent dans un logiciel, qui l’investit dans de l’immobilier régional : tertiaire, commerce ou activité.
Mon rôle n’est pas d’acheter les biens, ça c’est la partie investissement. Mon travail est de les gérer dans le sens le plus large : commercialisation des locaux, stratégie de valorisation, mise en œuvre de travaux…
L’objectif peut être d’optimiser le rendement (6 à 7 % par an selon la stratégie) ou de créer de la valeur, ce qui est plus risqué, mais plus rémunérateur à terme. Je suis en quelque sorte un chef d’orchestre de la création de valeur : je coordonne les acteurs financiers, techniques et commerciaux autour des actifs.
Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ?
Il faut être très organisé, avoir un excellent relationnel, parce qu’on ne fait rien seul dans ce métier. On ne maîtrise pas tous les domaines, mais on doit savoir mobiliser les bonnes personnes. Il faut aussi être curieux, car on touche à tout : fiscalité, juridique, technique, financier… C’est un métier très complet. Et bien sûr, il faut aimer l’immobilier d’entreprise. Sinon, ça ne fonctionne pas.
Avez-vous un exemple de défi que vous avez rencontré ?
Il y en a tous les jours, mais s’il faut en citer un d’actualité, je dirais la situation actuelle du marché immobilier. On est en pleine crise, les rendements sont en baisse, et on ne sait pas encore jusqu’où cela ira. Le défi est de maintenir la valeur, d’éviter les pertes, et de faire beaucoup avec peu. On n’a plus les budgets d’avant, donc il faut faire preuve de créativité pour valoriser les actifs.
Pourquoi souhaitez-vous devenir mentor ?
La transmission me tient à cœur. J’ai été perdu dans mes études. Heureusement, j’ai été conseillé et soutenu. Sans ces personnes, je ne serais peut-être pas là aujourd’hui. Alors pour moi, c’est un juste retour des choses de redonner à mon tour.
Ce que j’ai particulièrement remarqué, c’est que dans les cursus hôteliers, beaucoup de jeunes n’ont pas conscience de leur potentiel. On les dévalorise parfois, comme si l’hôtellerie était une voie de garage. Alors qu’au contraire, ce sont des formations qui développent des profils très complets, avec du savoir-être, de la polyvalence, de la rigueur. Mon objectif, à travers le mentorat, c’est de leur faire comprendre qu’ils peuvent viser haut.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui veut devenir asset manager ?
Il y en aurait plein. Mais si je devais en donner un, ce serait de ne jamais brider ses ambitions. Même si on commence dans des métiers très opérationnels, il faut savoir que tout est possible. Il faut rester curieux, travailler dur, ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus. Et surtout, croire en sa capacité à évoluer, à apprendre et à se transformer.